La route de Koweït City à Bassora, empruntée le 27 février 1991 par les forces irakiennes refluant du Koweït, mêle pêle-mêle véhicules de combat, de soutien, et de prise abandonnés ou détruits. Bombardé en tête de colonne, harcelé par les hélicoptères antichars, et pilonné par l’artillerie, l’immense bouchon prend dans les médias le surnom-choc d’ « autoroute de la mort », incitant Washington à appeler au cessez-le-feu unilatéral à 08h00 le 28 février. L’image est devenue depuis le cliché de l’étrange guerre du Golfe. (DR - Coll. V. Rousset).

Episode III : le triomphe sans victoire (mars 1991)

Deux victoires rêvées se croisent entre l’Irak et le Koweït : l’une libère le Koweït (et les Américains des spectres du Vietnam) ; l’autre défie militairement Israël et une coalition de 35 pays sans menacer le régime de Bagdad.

Les promesses de la maîtrise de l’Air

La campagne aérienne qui ouvre et domine Desert Storm montre une réussite éclatante par la neutralisation des forces et de la défense aériennes irakiennes, ouvrant la voie à la maîtrise de l’air : un radar de site « Thin Skin » détruit par un missile antiradar AGM-88C HARM; ce MiG 29A Fulcrum, meilleur chasseur de l’aviation irakienne, n’a pas eu l’occasion de faire ses preuves, détruit par un bombardement; les hangars bétonnés des « superbases » succombent l’un après l’autre aux frappes de munitions pénétrantes à guidage laser, comme la GBU-27 américaine ou l’AS 30L français; la fuite de l’aviation irakienne vers l’Iran échoue à la préserver, comme en témoigne cet aéropage de Mirage F1EQ repeints aux couleurs iraniennes sur l’aéroport de Téhéran en 2013. (DR, US DoD_Coll. V. Rousset).

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Une campagne stratégique en trompe-l’œil

La campagne aérienne stratégique censée paralyser, décapiter et désarmer l’Irak montre en revanche une réussite très contrastée : à Bagdad, le palais de la république vide, détruit par une bombe guidée qui laisse intact l’abri antiatomique en sous-sol; le bombardement diurne du pont de Nasiriya interrompt la logistique du théâtre, déjà doté de stocks pléthoriques, au prix de dégâts collatéraux élevés; dans une guerre courte, l’attaque des raffineries de pétrole n'a pas permis de dégager les bénéfices attendus à moyen terme, surtout pour un dispositif irakien statique; l’attaque de l’abri antiaérien d’Al Firdos le 13 février, qui tue 400 civils, suspend les bombardements sur la capitale, bilan d’une erreur de ciblage sur la présence possible de Saddam Hussein.(DR, US DoD_Coll. V. Rousset).

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Victoire aéroterrestre au Koweït

L’apparent succès de la campagne aérienne devait détruire le dispositif irakien au Koweït (qui avait reçu l’ordre de se retrancher); mais son érosion par les bombardements est partielle, masquant la supériorité aéroterrestre écrasante de la coalition : les F-15E et F-111F « tank plinkers » et A-10A « tank busters », détruisent des centaines de chars avec autant de bombes guidées, mais aussi des leurres et des blindés vétustes, comme ce T55 embossé au nord du Koweït; ce T72 a succombé à un tir direct au niveau du joint de tourelle, éjectée par l’explosion du carrousel d’obus du chargeur automatique, attestant de l’infériorité manifeste des meilleurs chars irakiens contre les chars M1 Abrams et les hélicoptères antichars de la coalition; ce blindé de combat d’infanterie BMP a été pulvérisé par un missile antichar tiré de nuit à plus de 3000m; la rapidité et l’intensité des combats terrestres révèlent aussi des tirs fratricides, comme ce blindé de combat d’infanterie américain M2 Bradley, détruit par le missile antichar TOW tiré d’un autre.(DR, US DoD_Coll. V. Rousset).

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Les Scud : fiasco militaire et victoire psychologique

L’échec de la « Guerre des Scud », depuis la traque infructueuse des lanceurs mobiles à l’inefficacité des défenses terminales, est compensé par la grande imprécision des missiles balistiques irakiens, qui valent à Saddam Hussein un succès de prestige : ce tir d’une batterie de missiles antimissiles Patriot défendant un quartier de Tel Aviv montre un coûteux missile MIM-104 plongeant vers le sol; les Américains prêtaient à l’Irak des centaines de lanceurs mobiles, or seuls 14 ont tiré sur Israël et les pétromonarchies, comme ce MAZ 543P ; le 25 février, l’impact direct d’un missile Al Hussein sur Dhahran tue 28 réservistes et en blesse une centaine, causant à lui seul le plus grand nombre de pertes américaines de la guerre; cette fresque d’un palais de Saddam Hussein après-guerre illustre le prestige offert par ses « Scud », lui laissant frapper impunément Israël en portant la menace chimique, sans pour autant menacer le régime du dictateur de Bagdad. (DR, US DoD_Coll. V. Rousset).

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Pour en savoir plus, l’ouvrage de référence de Valéry Rousset qui analyse en détail et sans complaisance les opérations de ce conflit, à l’origine de la transformation de la guerre moderne.

Format : 156 x 234
Broché collé
432 pages, 400 photos

Prix : 29 €