Pour les habitants des Causses et des Cévennes, aux confins du Rouergue et du pays viganais, il est un lieu chargé d’histoire et de légende, une « montagne sacrée », casque de granit posé sur les landes du plateau du Lingas, aujourd’hui assiégé par la forêt domaniale de l’Aigoual : le Saint-Guiral. Chaque année, le lundi de Pentecôte, les paroissiens d’Arrigas, Alzon, Sauclières, Saint-Jean-de-Bruel, Dourbies, plus quelques autres, montent au pied de ce rocher pour entendre la messe. Le site du Saint-Guiral est occupé depuis la nuit des temps, mais son passé est mystérieux car la légende a longtemps pris le dessus sur la vérité historique.
Adrienne Durand-Tullou y a découvert des pointes de silex dans les fissures du rocher. Le monolithe, appelé par les autochtones « tombeau de Saint Guiral », maladroitement christianisé par une croix gravée dans le linteau, n’est autre qu’un ancien dolmen. Plus récemment, Laurent Schneider, chercheur au CNRS, a démontré la présence d’un castrum du haut Moyen-âge, sans doute le premier « château » de la famille de Roquefeuil.
Au XVIIIe siècle, des frères rebâtissent l’ermitage et l’un deux, Charles Boissière, fut inhumé dans notre église d’Arrigas en 1718, près des fonds baptismaux, comme nous l’apprend l’acte de décès dressé par le curé. Et pourtant, à l’origine du pèlerinage se trouve une légende, la légende des trois ermites, dont l’existence historique n’a jamais été démontrée et qui, surtout, n’a jamais été reconnue officiellement par l’Eglise.
Transmise de générations en générations, elle est arrivée jusqu’à nous sous de multiples variantes.
- Format (en mm)
- 148 x 210
- Reliure
- Broché collé
- Édition originale
- 1890
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